La messe

25 mai 2015 by Guillaume

Chacun de nous est susceptible d’aller à la messe de temps en temps, soit pour un motif joyeux (un mariage ou un baptême), soit pour un motif triste (un enterrement ou être catholique). Pour les non-initiés dont je fais partie, assister à une messe est un peu comme débuter dans un cours de Zumba : on ne sait jamais quand s’asseoir, se lever, dire amen, donner la main à la vielle lépreuse à côté de soi… Si on peut faire une critique de film, pourquoi ne pas faire celle de la messe et espérer que le pape François tombe dessus en surfant sur ses pornos gay.

Quel que soit notre avis sur les religions, il faut admettre que les églises sont souvent belles, ou au moins impressionnantes. Mais comment expliquer que la Sainte Église romaine puisse mobiliser les plus grands peintres, les plus grands architectes, et ne soit pas foutue de trouver un menuisier pour faire un banc un tant soit peu ergonomique ? On n’est pas au cinéma, certes, et les catholiques sont censés souffrir pour expier leurs fautes et celles des autres, mais les obliger à passer une heure entassés (quoique de moins en moins) sur des bancs construits par le tueur de Saw paraît excessif. Si je devais m’asseoir sur une planche qui craque, avec une barre inutile au milieu du dos et un dispositif m’empêchant d’étendre les jambes, moi aussi je préférerais passer le dimanche à manifester – avec amour et compassion – contre les sales pédérastes.

L'église, inspiration pour les bancs anti-clochards du métro.

L’église, inspiration pour les bancs anti-clochards du métro.
st.agatha’s catholic church clayfield 29 par bertknot CC BY-SA / recadrée

Même problème pour les oreilles que pour le dos : la musique sacrée n’a-t-elle pas été source d’inspiration pour les plus grands compositeurs ? OK, ils n’avaient pas toujours le choix. N’empêche, ce qu’on entend dans les églises est loin de ressembler aux chants grégoriens, et ça n’est pas uniquement la faute des nombreux sonotones. La plupart des cantiques destiné à lécher le Très Saint Cul de Dieu Notre Père ne font même pas l’effort d’avoir des rimes, même pauvres, et la métrique est massacrée pour faire rentrer le plus de synonymes du mot "dieu" dans une même phrase. Honnêtement, j’ai déjà vu de meilleures chansons s’écrire en dix minutes sur une nappe en papier pour un mariage, alors si en plus on recouvre ce charabia par de l’orgue…

Puisqu’on parle d’orgue, crevons l’abcès. Évidemment, c’est pratique parce que c’est sur place, et ça va bien avec la guitare sèche et la clarinette – l’instrument qui garantit à ceux qui en jouent une absence durable de rapport sexuel. Mais l’orgue c’est surtout sinistre et effrayant, et même si on chante "Dieu est amour, Dieu est bonté", on pense plutôt au Dieu version Ancien Testament avec ses châtiments cruels et ses exigences sadiques qui feraient mouiller Kim Jong-un. Pour que la messe ne ressemble pas à un enterrement, pas de secret, il faut recruter Whoopi Goldberg en chef de chœur, et c’est sûrement plus dans les moyens d’une synagogue que d’une église.

Jésus brandissant un préservatif enroulé devant ses apôtres

"- Les gars, ceci est une capote. Je vous expliquerai demain comment l’utiliser si Dieu me prête vie."

Après une prière tête baissée, qui sera l’occasion de piquer un somme, viendra le détroussage en règle. On vous demandera de mettre de l’argent non pas dans une urne, mais dans un panier pour que vos voisins puissent bien voir à quel point vous aimez Dieu. Mais avant ça, il y aura la profession de foi, l’équivalent des conditions générales d’utilisation qu’on valide tous les jours sur internet sans les lire. Le curé dit un truc, on le répète, puis à la fin on dit amen comme on cliquerait sur approuver. Voilà, tout ce que vous posterez sera la propriété de Facebook, et vous croyez à la transsubstantiation c’est à dire que vous avez bu une gorgée de vrai sang du Christ. Vos données pourront être cédées à des tiers, et vous irez au purgatoire plus ou moins longtemps selon le nombre de vos masturbations. Amen.

1/5 : doit faire ses preuves au jugement dernier

Les catholiques ont beaucoup de choses à faire : pécher, demander pardon, culpabiliser, faire des enfants, demander pardon, plaindre ceux qui ne détiennent pas la Vérité, et demander pardon. Avec un programme aussi chargé, ils n’ont pas le temps de remettre en cause leur show hebdomadaire qui perd pourtant en audience. C’est un tort, car si la situation ne s’améliore pas, Dieu risque fort de déprogrammer la messe et nos amis catholiques seront condamnés à aller au marché ou à la manif pour tous.


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Et un petit bonus de la part des Monty Pythons :

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