Un épisode de Goldorak à 130 m€

19 août 2013 by Guillaume

Les vacances d’été sont rarement un moment glorieux pour le cinéma, et on y va plus pour la climatisation que pour les qualités artistiques des films. Cette année ne fait pas exception puisque Warner Bros nous offre Pacific Rim, que les Québécois ont traduit pas Rives du Pacifique mais qui peut également vouloir dire "léchage de cul pacifique" selon le contexte. Pour faire face à la crise, je propose de vous résumer le film et d’économiser 11€/5€ (rayez la mention inutile selon si vous habitez Paris ou la pampa).

Le futur : de méchants aliens, les kaijus, arrivent du fond de l’océan par une brèche inter-dimensionnelle. Pour les combattre, les hommes créent donc les machines les plus aptes à combattre en milieu marin : de gigantesques robots humanoïdes. Pourquoi pas des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, ou des bombes larguées par avion ? L’explication était peut-être dans les deux premières minutes que j’ai ratées, mais je n’y crois pas trop. Au début du film, un binôme de pilotes part combattre, aussi optimiste qu’un Français en 14 : un beau, et un moyen – selon les standards d’Hollywood, donc quand même largement capable de devenir Mister Alsace. Comme par hasard c’est le moyen qui se fait bouffer par un kaiju, et l’autre le vit relativement mal vu que c’était son frère et qu’en plus ils avaient les cerveaux reliés par un "pont neurologique" pour conduire le robot.

Pacific Rim-affiche
Le futur plus cinq ans : les monstres sont de plus en plus gros, attaquent de plus en plus souvent et piétinent de plus en plus de villes. Les décideurs du monde – le président des États-Unis donc – décident que les robots sont dépassés et qu’il faut plutôt construire un gros mur. Ils nous auraient demandé, on leur aurait fait part de l’expérience française en terme de ligne fortifiée infranchissable. D’ailleurs le mur se fait vite détruire alors on vient chercher Raleigh, le mec du début, pour reprendre du service vu que tous les autres se sont fait dézinguer. Il dit non, puis oui, et le film peut continuer.

Mais les robots se conduisent toujours à deux et son frère est toujours aussi mort. Personne n’a eu l’idée de faire des robots-drones en plus donc il faut risquer sa vie à chaque fois. Raleigh choisit comme copilote une assistante de direction japonaise psychologiquement fragile mais le patron ne veut pas : il la protège, rappelle que sa famille est morte, et la traite comme sa fille. Après un quart d’heure de ce petit jeu lourdingue, la surprise tombe : elle est sa fille adoptive. Personne ne l’avait vu venir ! Après négociation, ils décident de faire un test et de connecter les cerveaux de ces deux traumatisés, l’une inexpérimentée et l’autre rouillé, pour les mettre aux commandes d’un robot armé. Comme ils passent à deux doigts de détruire la base et de tuer tous ses occupants, le patron conclut que ça n’était pas une bonne idée.

Deux comédiens flottant sur un fond vert.

"- Salut poupée, tu viens souvent dans ce fond vert ? – どうも !"


Lors de l’attaque suivante on les appelles à la rescousse, les équipages Russe et Chinois s’étant fait noyer comme dans une rêve maccarthyste. Le plus vieux robot conduit par les deux plus mauvais pilotes arrive ainsi à sauver la situation : au moment où tout semble perdu, quand un monstre soudainement ailé les emmène à 40 kilomètres d’altitude, Yoko Tsuno se souvient que leur robot est équipé du top de la technologie de combat de 2025 : une épée. Mais pas une épée de fillette, une de 50 mètres qui tranche en deux le lézard volant. La chute se passe bien, et malgré l’absence d’amortisseurs ils arrivent à ne pas faire passer leurs colonnes vertébrales à travers leurs crânes.

Je passe la scène d’accouchement d’un alien mort-né où on apprend que les kaijus, bien que venus d’une autre dimension, sont de bêtes mammifères qui peuvent s’étrangler avec leur cordon ombilical comme n’importe quel veau. Sautons plutôt au dénouement : les attaques sont trop puissantes, alors ils partent en mission pour jeter une bombe nucléaire dans le trou par où sortent les bestiaux. Comme on pouvait s’y attendre ça tourne à la mission suicide et le robot avec la bombe se fait exploser pour éliminer un kaiju – ce qui n’est pas grave puisqu’il y avait juste un cancéreux et un connard aux commandes. Voilà une solution pour les travailleurs de Fukushima : envoyer des gens qui ont déjà le cancer. Ou alors des connards, mais je me charge d’établir la grille d’évaluation. Quant au jeune con qui se sacrifie finalement, son père qui est dans la salle des commandes tique un peu, mais il lui reste un chien donc personne ne fait attention à lui.

Des robots contre des reptiles ? Tous les Bioman de mon enfance !

Des robots contre des reptiles ? Tous les Bioman de mon enfance !


Coup de bol, le robot restant, conduit par notre héro et la meuf qu’il ne s’est toujours pas tapée au bout d’une heure de film, est à propulsion nucléaire donc il suffit d’appuyer sur un bouton pour le transformer en bombe, ce qui est bien pratique. Une fois passé dans la faille qui ressemble à un utérus, Raleigh éjecte Yoko Ono dans une capsule de sauvetage puis enclenche l’autodestruction munie d’un compteur sonore de soixante seconde jamais vu au cinéma. Il s’éjecte in extremis avant que l’espèce de vagin transdimensionnel ne se referme comme une adolescente devant une équipe de hockeyeurs bourrés. Dommage que le vieux cancéreux et le jeune con n’aient pas eu le luxe d’un compte à rebours et d’une capsule de secours dans leur robot tout neuf.

Les méchants sont atomisés dans leur dimension, les deux survivants arrivent à la surface de la mer et se font des bisous parce que sauter ses collègues de travail, c’est la classe. C’est l’amour qui a sauvé l’humanité, les lézards vivipares sont morts, ainsi que des millions de gens mais on s’en fout : c’étaient des figurants.

Deux pouces, c'est vraiment pas terrible !
Contre toute logique j’attribue deux pouces, mais comparons ce qui est comparable : en face on a Wolverine en 3D, Les Schtroumpfs 2 et American nightmare… On ne le dira jamais assez : les catacombes sont un endroit frais et bien plus fréquentable que le cinéma en juillet/août.


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