Destination vacances : l’Islande

28 avril 2012 by Guillaume

Rouler en voiture au milieu de brouillard

L’été approche, et les retardataires commencent à se demander s’il ne faudrait pas prévoir quelque chose à faire sous peine de passer les vacances chez leurs parents qui sont originaires de Pautaines-Augeville en Haute-Marne ce qui est une excellente occasion d’énumérer par ordre d’efficacité les différentes manières d’écourter sa vie. Mais comment choisir la destination ? Montot-sur-Rognon est tentant, mais ça n’est qu’à 15km de Pautaines-Augeville et on se sentira coupable de ne pas aller hydrater de force ses parents l’après-midi. Tant de destinations possibles et si peu de temps pour décider ! Heureusement je suis là pour vous dire ce que j’en pense, ce qui vous aidera à choisir, probablement par élimination.

Je vais laisser la Haute-Marne pour aujourd’hui et vous faire rêver en parlant d’Islande. C’est un pays auquel on ne pense pas forcément pour ses vacances d’été et on a tort puisque l’essentiel de sa surface est impraticable de septembre à juin, ce qui ne laisse pas vraiment d’autre créneau. En fait, pour commencer à comprendre l’Islande, il faut regarder Google Maps et ainsi faire ces premières constatations :
1 – On dirait un énorme rond-point avec un ornement au milieu.
2 – La Google Car n’a pas eu le courage d’y passer, même en ville.
3 – Un bon quart du pays est un glacier et un autre un champ de lave.

Bien sûr, on n’y va pas pour bronzer ni même pour sortir sans imperméable, mais plutôt pour les paysages. Après, il faut aimer le paysage minéral, la végétation dépassant rarement les trente centimètres, le vent permanent et les moutons omniprésents aidants. En effet, si le climat est extrêmement hostile aux humains, il semble convenir aux brouteurs qui pullulent sur l’île et empêchent de rouler comme un fou sur les pistes. Trois moutons traversant hors des clousCeux qui savent ce que je pense de la photo numérique vont peut-être ricaner en voyant que j’en ai de moutons, mais il faut savoir s’adapter à la situation et parfois celle-ci exige qu’on s’abaisse à de telles choses. Et les grandioses paysages de l’Islande, me direz-vous ? Vous êtes tellement prévisible que c’en est touchant…

Un proverbe islandais dit "si tu n’aimes pas le temps qu’il fait, attends quelques minutes" et de fait, la pluie peut très rapidement être remplacé par de la bruine, elle-même chassée par un vent glacial, les trois pouvant se combiner. La constante dans tout ça, c’est le brouillard. D’où la limite des photos de paysage.

Un homme dans du brouillard, prenant en photo le brouillard

Mise en abyme de la photo inutile. Avec de la boue.


À l’instar du Loch Ness, les paysages islandais sont un mythe habilement exploité par un pays qui surfe sur la légende d’un jour de beau temps vers 1923. Comme la crue centenaire à Paris, on s’y prépare mais elle ne vient toujours pas. C’est en tout cas l’occasion de tenter en dépit de la visibilité de faire des photos de paysage qui pourront toujours servir à faire un procès à l’office du tourisme. Ça peut parfois rendre quelque chose, ou pas.
Belle photo avec du brouillard

Brouillard photogénique

Moche photo avec du brouillard

Brouillard non photogénique

Une autre caractéristique de l’Islande, c’est l’importance des distances, surtout parcourues en 4×4 sur des pistes de qualités variable. Là encore, vos photos seront peu esthétiques mais en revanche très représentative de l’esprit d’aventure nécessaire pour entreprendre un tel voyage.

Rouler en voiture au milieu de brouillard

Visibilité standard en Islande

Trombes de pluie, en voiture

Précipitations stardard en Islande


Ces pistes – que vous ne trouverez pas toutes sur Google Maps ni sur les cartes papier pour la bonne raison qu’elles peuvent se déplacer d’une saison à l’autre en fonction des coulées de lave et de glace – peuvent vous mener à des endroits aussi improbables que la ville de Borgarfjörður qui malgré ses hôtels et ses restaurants servant jusqu’à 20h présente la particularité d’être au bout d’une route de 70km qui ne mène qu’à elle. C’est sans doute plus amusant à lire qu’à découvrir en arrivant à son auberge.
Deux pouces, c'est vraiment pas terrible !
Pourquoi deux pouces malgré la climat, les routes, les passages à gué et les moutons ? Parce qu’un jour il finira peut-être pas y avoir un rayon de soleil sur cette terre désolée, parce que le Jökulsárlón vaut le coup, et parce que Palmier en pot dans une église j’apprécie le second degré qu’il faut avoir pour construire une cathédrale dans un pays couvert de glace la plupart du temps, et y foutre un authentique palmier en pot entre l’orgue et le bénitier.

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