Il fallait bien commencer un jour ; aujourd’hui je vais vous parler culture. Je vais y aller molo, éviter de vous effrayer avec une lecture de poésie en kazakh ou la dernière expo de Roat Romano Choucalesco. Commençons plutôt avec Plein la Vue, une pièce de boulevard avec Véronique Genest. Oui, je vais voir des pièces de boulevard avec Véronique Genest ! Je précise qu’étant très influent depuis le lancement de ce blog il y a cinq jours, je croule sous les invitations. Et moi, quand c’est gratuit, je fonce. Surtout s’il y a un buffet, ce qui n’était pas le cas vendredi soir…
Muni de mon invit’, je me rend donc à 20h30 au théâtre de la Michodière, où j’appréhende un peu parce que quand on me dit Véronique Genest, je pense tranche de jambon avec un képi. Mais j’essaie de ne pas me focaliser dessus parce que les à priori, c’est mal. Ou pas ; faudra que je traite le sujet dans un prochain article.
Je n’ai rien lu sur la pièce et je découvre l’histoire : Véra, aveugle de naissance, est plumée par son père et son mari qui profitent de son handicap, jusqu’au jour où elle subit une opération qui lui rend la vue. Évidemment, comme c’est une pièce de boulevard le mari a une maîtresse et le père est un motard drogué.
L’idée est bonne, propice à plein de quiproquos, de portes qui claquent, etc., mais les auteurs (je balance : Jean Franco et Guillaume Mélanie, qui ont aussi écrit Panique au Ministère, la pièce qui a lancé Amanda Lear au théâtre…) se sont dit qu’il faudrait une vanne toutes les 20 secondes, donc ils ont pris leur texte et toutes les 10 lignes ils ont inséré au hasard un gag faiblard, dans la bouche de n’importe quel personnage. Avec taux de réussite de 15% environ j’ai souri toutes les deux minutes, ce qui n’est pas si mal, mais j’ai été navré le reste du temps. Dommage, parce que mis à part le mari (Grégoire Bonnet) les comédiens s’en tirent plutôt bien.
Bien que je ne recommande pas franchement de dépenser 30€ pour aller voir ça, je sens que vous brûlez de savoir ce qui se passe quand Véra retrouve la vue. Ben moi aussi. Parce qu’au moment où elle enlève son bandeau, son partenaire sort de scène et elle nous annonce qu’il fait un malaise. Après avoir sorti cette phrase mythique : « y a-t-il un médecin dans la salle? », on nous improvise un entracte qui s’étire, du coup on se tire. Je ne saurai jamais la fin, vous non plus.
Deux pouces, parce qu’il y a bien d’autres pièces mieux à voir, et parce que depuis la rentrée j’ai déjà eu un spectacle interrompu à cause d’un problème de décor, un autre qui a continué malgré une crise d’épilepsie dans le public, et maintenant une représentation écourtée par une intoxication alimentaire ! Ne sortez pas avec moi.