Noël, la 11ème plaie

11 décembre 2014 by Guillaume

sapin en flammes

Ça y est, on est en décembre, on ne peut plus faire semblant de ne rien voir : Noël nous arrive dans la gueule. Les enfants sont sortis de leur crise d’hyperglycémie d’Halloween et commencent à faire semblant d’être sages parce qu’on leur a fait croire que c’était rémunéré. Noël c’est recevoir des cadeaux, certes, mais surtout en faire, et beaucoup plus. C’est picoler et manger trop, certes, mais ça implique aussi de se retrouver en famille avec des chandails moches. Alors, que faut-il penser de Noël ? Taisez-vous, c’est une question rhétorique, c’est moi qui réponds.

Si vous apprenez que les fêtes approchent par votre barman, qui vous propose une bière de Noël, vous menez une bien piètre existence mais n’oubliez pas de vous actualiser avant le 15. Pour ma part, j’aurais préféré que ce soit le cas puisque je me suis réveillé un matin et j’ai trouvé, posé sur un meuble du salon, ça :
La bougie Père Noël

Oui, cette chose existe, mais en plus elle s’achète. Ça peut être sujet d’amusement quand on le voit chez sa grand-mère, mais découvrir que son conjoint a acheté cet objet et l’a fièrement posé à la vue de tous peut franchement faire envisager un divorce pour faute ou un coup de machette.

Moi aussi quand j’étais petit je collais des stickers de Noël achetés chez Vitrine Magique, mais j’avais des excuses : je n’étais qu’un enfant et c’était les années 90, on portait des sweats LC Waikiki et on regardait nos pornos sur VHS. En 2014, ça n’est plus acceptable, et il n’y a aucune raison pour que Noël soit synonyme de l’abolition temporaire du bon goût. Comment tolérer ces décorations criardes, ces sapins qui encombreront les trottoirs dans trois semaines et ces guirlandes brillantes sorties de l’imagination perverse d’un travesti daltonien ? Noël ne doit pas être un exutoire pour ceux qui voudraient faire des compétitions de tuning mais n’ont pas de voiture. Vous n’êtes pas seuls, bordel !

Dans quelques jours, il faudra aussi échanger les cadeaux. Ce serait facile de me plaindre des enfants qui en reçoivent des tonnes sans jamais rien offrir. Mais finalement, est-ce que ça n’est pas mieux comme ça ? Au moins ils font une liste qui évite de perdre du temps à chercher, et surtout leur pingrerie nous évite de jouer la comédie au déballage. Ce moment angoissant où on cherche du regard qui de l’oncle ou du beau-frère a bien pu penser qu’on voudrait lire les chroniques de Laurent Ruquier, faire des verrines, ou porter du XL. Et ce subtil dosage pour avoir l’air relativement satisfait sans non plus éveiller la suspicion.

Toute la difficulté de Noël réside dans les deux mois précédents où il faut surveiller les autres mais surtout se surveiller soi. Une petite phrase échappée sur une envie passagère de massage et bim! : une smartbox, un kit d’acupression et des litres d’huile parfumée au pied du sapin. Une innocente remarque sur l’aspect vaguement ludique du poker et hop! : vous voilà à transporter dans le train du retour douze jeux de cartes, un mélangeur, six kilos de jetons et une table d’un mètre sur trois. Heureusement il reste des grands parents un peu feignants pour faire un chèque dont le montant n’a pas été réévalué depuis votre communion et qui équivaut à présent deux heures de votre salaire.

note : 2/5
Noël est une excellente occasion de voir ce que les autres pensent de vous. Subtilement, un cadeau très mal choisi vous renseignera sur l’image que vous dégagez. Par exemple un kit de rasage peut être un message déguisé, surtout si vous êtes une femme. Des haltères, offertes par votre conjoint, sont un vrai appel de la dernière chance. Et qui osera se plaindre d’un cadeau ? Non, on reçoit le message et on met tout ça sur eBay ou Priceminister avant de passer tout le mois de janvier à regretter les excès alimentaires.


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