Hier, je vous ai démontré qu'il pouvait y avoir pire que chez moi comme endroit où vivre, sans parler de Guantanamo. Mais finalement, à part la photo foireuse du jour de mon arrivée et le fait qu'il n'y ait plus eu d'eau chaude ni de gaz pendant presque une semaine, mes conditions de vie restent un mystère que le public veut percer. Promis, d'ici quelques jours j'essaie de FAIRE vraiment un truc pour avoir quelque chose de plus concret à raconter que mon appart et les pizzas que je mange.

Vue d'ensemble de mon loftVue d'ensemble. Si vous aviez du mal à imaginer le concept de la chambre de 2x8m avec des murs en carton, voilà qui devrait rendre les choses un peu plus concrètes. Je ne comprends pas pourquoi il y a tous ces angles droits et ces recoins, mais mes colocataires sont étudiants en architecture donc il doit y avoir une raison. J'ai pas dit une bonne. En tout cas le 4ème couloir chambre tout à gauche est inoccupée mais personne ne juge utile de profiter de cet espace.

La cuisineLa cuisine n'est pas toujours ouverte de partout, c'était juste pour la photo. Pour montrer qu'on a un lave-vaisselle. Par contre, mystérieusement, personne ne l'utilise jamais et quand ils ont fini de faire la vaisselle à la main ils la rangent dans la machine. Soit c'est un choix de vie que je me garderai de contester, étant tout nouveau dans l'appart, soit c'est une technologie que les Japonais ne maitrisent pas.
Quant au frigo, je suis incapable de lire la plupart des étiquettes mais je pense qu'en cas d'inventaire, le tiers de son contenu ne serait pas revendiqué car probablement acheté par des sous-locataires enfuis depuis plusieurs mois.

La baignoireLa salle de bain répond un peu au même concept. Sauf que ce n'est pas de la bouffe que les anciens occupants ont laissé mais de la crasse au fond de la baignoire. Il doit y avoir l'ADN d'au moins 20 Japonais dans le syphon. Des petits malins me diront que j'ai qu'à nettoyer si ça me plait pas, mais la photo a été prise après nettoyage. J'ai aussi lavé le sol il y a trois jours mais curieusement il a déjà repris cette couleur noirâtre qui ne semble déranger que moi, donc je vais attendre un peu pour voir.
En dehors de la douche, il n'y a rien de notable dans la salle de bain. Pas de produits qui trainent, tout est bien rangé dans des trousses de toilette comme si on était en camping. Ou comme s'il fallait être prêts à partir vite le jour où le propriétaire ou les services d'immigrations passeront par là.

Mon litDécouvrons maintenant mon intimité (relative) avec la couche sur laquelle je passe la très grande majorité de mon temps. C'est un petit canapé que j'ai déplié mais qui ne fait malgré tout pas la taille d'un être humain. Peut-être celle d'un Japonais ? Si je glisse ma main entre la cloison en carton et le mur (il y a bien 10cm) je peux accéder à des prises électriques situées dans la "chambre" voisine. Je détesterais voir La Chose venir brancher son chargeur à côté de mon lit quand je vais me coucher, mais ce n'est pas moi qui ai choisi l'emplacement des murs, et mes colocataires pourraient difficilement se plaindre. La partie "canapé" sert à la fois de table de nuit, d'étagère, et de truc où on vide ses poches en rentrant chez soi.

Mon "bureau"Voici mon bureau, l'endroit où la magie opère. Vous noterez l'ingéniosité de l'utilisation des meubles à ma disposition. Un tabouret haut fait office de bureau, de cintre et de porte-serviette tandis qu'une chaise me permet de poser des vêtements et de les repasser avec mon dos.
Le petit tabouret quant à lui permet d'empiler les objets à avoir à portée de main (clés, téléphone, portefeuille, prozac) tandis que le sol est l'endroit où sont stockés les documents importants.

J'espère que cette visite vous a plu et fait envie. Sachez que si vous visiter Los Angeles prochainement, je suis disposé à vous sous-louer ce palace aux beaux volumes pour 500$ seulement (soit 340€ aujourd'hui, et de moins en moins chaque jour). Contacter la rédaction qui fera suivre.