Si vous avez bien suivi hier, vous devriez vous souvenir que j'ai accepté d'aller à une soirée sans trop savoir ce que c'était. Eh bien ! C'était fort intéressant d'un point de vue... ethnologique.
Dès le début je me doutais que ça serait pas trop mon truc ce French Tuesday, puisqu'on m'avait dit de mettre une chemise, et qu'on me prêterait un gilet. Oui, vous avez bien lu, pour améliorer mes chances d'entrer j'ai du mettre un gilêêêêt. Je sais pas ce qui me dégoûte le plus chez le type qui m'a emmené là : son degré de compromission pour entrer dans cette soirée ou bien son mauvais goût vestimentaire.

- Là je fais une pause dans mon récit parce que mon colocataire est en train de manger très bruyamment à côté, démontrant une fois de plus la longueur d'avance du peuple français en ce qui concerne la classe et l'élégance -

Comme prévu on se sape comme des crétins pour aller à cette soirée très select. Tout ça pour s'enfiler une bouteille de pinard et des bières dans la voiture pourrie de mon pote avant de nous rendre à l'hôtel où a lieu la fête. Mais je suis invité donc je ne fais pas d'ironie.
Par je ne sais quel miracle on se retrouve à l'intérieur en grillant toute la file alors qu'il y a une guest list. Et là on arrive dans un style d'endroit où j'ai pas trop l'habitude de picoler :

La cour intérieure d'un hôtel de West Hollywood où le petit déjeuner doit coûter le prix d'une nuit à l'Ibis de Gerland. Au milieu, une piscine dans laquelle j'ai une furieuse envie de me jeter ; mais je ne veux pas mouiller mon gilêêêt. Par la suite ce seront les gens que j'aurai envie de jeter mais nous y viendrons.
Le tout surplombe Los Angeles en offrant une magnifique vue que vous ne verrez pas sur cette photo merdique. Mais il y en a des mieux sur le site de la soirée.

Alors le concept des French Tuesday c'est quoi ? Si vous vous posez la question c'est que vous avez même pas eu la curiosité de regarder un peu le site vers lequel je vous ai envoyé. Bon, je vous fais un résumé. C'est un binoclard d'une école de commerce française qui est tombé amoureux de New York et s'y est installé pour faire du business dans le textile. Et comme il veut faire la fête avec des gens bien habillés et qui boivent du champagne, il crée les French Tuesday qu'il exporte ensuite à LA, SF, et d'autres villes de plus de deux lettres.

Donc les gens sont là, avec de la musique à fond, à se faire des réseaux sociaux et à se faire prendre en photo devant le panneau des sponsors. J'ai bien essayé de faire ma pute, et j'ai parlé avec des gens pas désagréables, mais je pense pas qu'un p'tit technicien soit vraiment au bon endroit pour trouver du travail, même en portant un gilêêêêêt. Mais on verra, je keep in touch comme on dit. On est restés à peine deux heures et on est rentrés, en prenant au passage la mère de mon pote dont le nouveau mari (de la mère, pas du pote) est mal en point après s'être fait tirer dessus à un arrêt de bus et avoir refusé d'être transfusé parce qu'il est témoin de Jéhovah. Mais ça n'a rien à voir.