Après la soirée couchsurfing, la soirée d'Halloween et la soirée en gilêêêêêt, voici un nouveau style : la soirée culturelle. Tous les deuxième jeudi du mois, dans Downtown, il y a ce qu'ils appellent un "Art Walk". Les gens sont dans la rue (mais ils restent sagement sur les trottoirs, c'est pas la fête de la musique non plus !) et vont de galerie d'art en galerie d'art pour admirer les œuvres de leurs contemporains. C'est marrant parce que ça ressemble pas à Los Angeles de faire ça, c'est plutôt une idée que j'aurais imaginée à Paris, dans des arrondissements à un chiffre.

Mais il faut être honnête, c'est surtout un prétexte pour picoler. D'ailleurs, tout est un prétexte pour picoler. La plupart des gens que j'ai rencontré jusqu'à présent ont un rapport un peu étrange à l'alcool. Comme mon pote Parrish qui picole avec moi dans sa voiture avant d'aller en soirée. Je veux bien qu'on soit fauché, mais on peut se respecter quand même. Et puis les autres aussi qui "need to get drunk". Je pense qu'en fait comme on leur interdit (même s'ils le font) de boire avant 21 ans, ils ont besoin de se rattraper par la suite. C'est sûr que chez nous, quand tu t'es saoulé aux ferias depuis tes 16 ans, tu passes aux choses sérieuses et tu sais boire comme un adulte après : au resto, en faisant passer ça sur des notes de frais.

Toujours est-il que pour une fois les rues sont animées : il y a des gens qui se promènent, des Mexicains qui font cuire des saucisses enroulées dans du bacon et des flics qui patrouillent et surveillent que tu ne consommes pas d'alcool dans la rue (faudrait pas pervertir la jeunesse de ce pays). On va donc de galerie en galerie, où on trouve des œuvres d'art et à boire.

Tout le monde a plein de connaissances et on ne peut pas rester 10 minutes sans que quelqu'un dans le groupe crie "hey!" à quelqu'un et aille lui serrer la pogne. C'est marrant au début, mais après non. En plus c'est exponentiel évidemment. Les gens te rejoignent, serrent la main de tout le monde, puis reconnaissent d'autres gens, etc. Du coup ta main gauche tiens ton verre et ta main droite serre d'autres mains en permanence.

Ça donne un peu l'impression d'être une poussière sous un meuble : tu t'accroches à d'autres saletés, et plus le mouton grossit plus il se colle à d'autres saletés pour finir par faire une immonde boule qui grossit, se divise, grossit encore, jusqu'à ce que quelqu'un finisse par nettoyer sous les meubles parce que sa mère vient le voir. Bon, ok, l'analogie ne marche plus là, mais vous voyez ce que je veux dire.

Comme je me faisais un peu chier, j'ai pas énormément parlé aux gens. Pourtant je me suis fait inviter à un anniversaire et quelqu'un d'autre m'a dit qu'il fallait absolument qu'on rentre en contact sur Facebook. Ben voyons.

Le truc sympa, c'est qu'on peut découvrir des endroits plutôt insolites comme cet ancien cinéma ou théâtre où je ne sais quoi, complètement délabré, en plein milieu de la ville, entouré de beaux immeubles tout neufs. Ça sert de salle de concert à moitié légale et comme vous pouvez le constater, ça attire les foules. Mais vu le bruit insupportable qui ressemblait plus à du larsen qu'à de la musique, c'est déjà surprenant qu'il y ait eu autant de monde.

Bref, la soirée aurait pu être intéressante, mais c'est toujours la même chose : j'ai du mal à passer la soirée avec des inconnus en faisant comme si on était super potes et qu'on allait très vite se revoir. C'est intéressant de voir comment fonctionnent ces gens différents de nous, beaucoup plus rentre-dedans et moins timides, mais de là à adopter leur mode de fonctionnement, y'a un pas. C'est pas parce que tu vis en Italie pour un moment que t'es obligé de mettre des lunettes de soleil de pétasse et de crier dans ton téléphone. Ben là c'est pareil.

Bon, allez, la prochaine fois j'essaie. Peut-être.