Comme je suis avec Parrish, la soirée se termine logiquement à boire dans sa voiture garée en bas de mon immeuble. Quand je suis monté chercher des bières, mon coloc m'a demandé "tu sors encore ce soir ?". Ouais... on va dire ça comme ça.

Fêtards comme jamais, on descend les binouzes tièdes pendant qu'il passe des coups de fil et envoie des sms pour trouver des gens pour sortir. Et que je prie pour qu'il ne trouve personne et que je puisse aller me coucher. Dès qu'on finit une cannette il me demande de la jeter dehors, vu qu'il est interdit d'avoir une bouteille d'alcool ouverte à l'avant d'une voiture. Alors qu'un flingue dans la boite à gants...

Un peu parano le mec : il trouve que je les jète pas assez loin, mais bon, faut pas déconner, je vais pas aller cacher des cannettes à 10 mètres de la voiture dans l'éventualité où des flics viendraient faire un tour au fond d'un parking. Mais j'avais oublié un truc. Si les Américains ne veulent pas de couverture médicale parce que ça les ferait chier de payer le moindre dollar pour leur voisin qui n'avait qu'à pas avoir le cancer, ça ne les dérange pas d'appeler les flics parce qu'ils le trouvent suspicieux. Genre sa pelouse est pas bien tondue, c'est sûrement un socialiste.

Que tu dénonces aux flics les conducteurs ivres sur l'autoroute, comme les panneaux t'y encouragent, c'est une chose. Mais ici c'est tout à fait habituel de faire de la délation pour tout et n'importe quoi. Si tu vois deux mecs tranquillement posés dans une voiture, c'est normal d'appeler la police parce qu'ils fument sûrement du crack. J'ai même vu sur fmylife, le viedemerde anglophone, l'anecdote d'un type dont la maison a été perquisitionnée parce que son voisin le voyait se piquer. Il est diabétique. Peu importe si l'histoire est vrai, elle est crédible et symptomatique d'un pays de malades.

Donc au moment où mon pote alcoolique se dit que ça pourrait relancer un peu la soirée d'aller chercher la bouteille de vodka dans son coffre, une grosse lumière nous aveugle. Celle de la voiture de police qui s'est discrètement approchée de nous. Heureusement on est tombés sur deux flics plutôt sympas. Dommage, ça aurait été plus intéressant à raconter si j'avais fini menotté sur le capot ou tasé*. Mais je ne désespère pas vu que je conduis sans permis local. Ils ont fermé les yeux sur les cannettes vides juste à côté de la voiture et ne sont restés que 10 minutes, le temps de vérifier avec nos papiers qu'on n'était pas de dangereux délinquants récidivistes de la consommation de bière sur un parking.

Et pendant ce temps, Oussama court toujours !

* en cherchant l'orthographe de taser, j'ai appris que cet outil avec des usages insoupçonnés !