J53 - J'ai enfin tiré mon coup
2 décembre 2009Si je suis venu aux USA, c'est pour faire des trucs d'Américain : aller au bal de promo, dénoncer mes voisins, me faire saisir ma maison, etc. Mais vous avez remarqué, je suis un aventurier 2.0. La preuve : je passe plus de temps à écrire sur ce blog ce que je fais qu'à faire lesdits trucs. Et comme je suis quelqu'un qui vit avec mon temps, avant même d'emménager j'ai visité mon quartier grâce à Googlemaps. Et j'ai découvert un endroit très intriguant : la Los Angeles Gun Club. Si c'est pas un truc d'Américain ça !
J'avais déjà essayé d'y aller il y a quelques semaines mais on m'avait refusé l'accès parce que j'étais seul et qu'ils ne laissent pas les gens aller seul dans le stand de tir pour éviter les suicides. En effet c'est pas terrible pour la publicité. Par contre pour les suicides collectifs ou pour tuer tes potes ils sont moins regardants.
J'y suis donc retourné avec Lu&Pietro, mes amis brésiliens. Étant tous les trois néophytes, on nous conseille de commencer avec un revolver un et Beretta 92. Désolé, je n'ai pas pensé à noter les références exactes, n'ayant pas l'intention de m'équiper tout de suite. Il y a aussi des Magnum, des fusils à pompes, des fusils de chasse, bref, de quoi progresser dans l'art de dégommer des cibles - de préférence avec une silhouette parce que des bêtes cercles concentriques c'est moins rigolo.
Le vendeur nous explique comment charger les armes, nous briefe rapidement sur la sécurité, nous file nos protections (casque et lunettes) et 50 munitions pour chaque flingue, et nous voilà seuls, livrés à nous mêmes dans le stand de tir.
Heureusement d'ailleurs, parce que je serais pas rassuré avec des inconnus armés autour de moi. Déjà quand je croise des militaires avec leur mitraillette je suis un peu flippé et je me dis qu'un jour y'en a un qui va péter un câble et descendre tout le monde. Mais on est plutôt tranquilles et même pas vraiment surveillés d'ailleurs.
Le stand est plutôt glauque, éclairé au néon, et le sol est recouvert de douilles de tous calibres, parfois surréaliste. Du genre que j'utiliserais pour un sanglier (ou une très grosse dame) plutôt que pour une cible en papier à dix mètre.
Pas complètement à l'aise, on commence avec le révolver qui est plus facile.
Pour le charger, c'est un peu comme dans les films. Il suffit de savoir où appuyer, ensuite tu mets les balles dans le barillet, tu le remets en place et c'est parti. Pas de sécurité là dessus.
Tu peux juste presser la gâchette et ça part, mais il faut appuyer assez fort quand même. C'est pour ça que je préfère baisser d'abord le chien, comme ça tu touches à peine la gâchette et paf ! Pastèque ! En plus tu gagnes en précision. Ce serait dommage de rater la tête en voulant aller trop vite ! Ensuite t'as juste à enlever les douilles et à recommencer. Petit inconvénient : on ne peut pas faire tourner le barillet à la main en lui donnant de l'élan, donc c'est difficile pour la roulette russe.
Pour le Beretta c'est un peu plus compliqué. Dans les films ils ont toujours un chargeur plein dans la poche et dans ce cas là effectivement c'est facile, tu le mets, t'appuies sur un titoulet et tu es prêt à abattre les pourritures communistes. Mais dans la vraie vie, quand il faut que tu mettes les balles une par une dans le chargeur c'est dur et ça prend un temps fou. Peut-être qu'on manque de pratique...
Contrairement à ce qu'on pourrait penser en le voyant, il ne faut pas tirer le dessus du canon vers soi pour le charger : c'est un semi-automatique. Par contre il bouge au moment du tir donc si tu ne tiens pas le pistolet comme il faut ça te cisaille la main, ce qui est un peu déconcentrant. Un peu plus puissant que le révolver, il est plus dur de viser et il faut le tenir fermement. Et si on reste derrière le tireur pour prendre des photos, on se prend des douilles dans la gueule.
C'est quand même assez sympa, même si c'est flippant au début. A 77$ pour 3 personnes, 2 flingues et 100 munitions, c'est pas un truc que je ferais tous les jours mais c'est finalement pas plus cher qu'un paintball ou un laserquest. Peut-être que je reviendrai essayer les calibres supérieurs.
Si on a un permis, on peut louer leurs fligues pour une dizaine de dollars par jour. Peut-être que ce sera ma prochaine étape, et que je déménagerai au Texas parce qu'ici on n'a pas le droit d'avoir une arme sur soi dans la rue. Rabat-joie...
Commentaires
ils sont fous ces amerlocs!!