Après avoir plié le camp, direction Death Valley Junction, un mini-village à l'est de la Vallée de la Mort. A la demande pressante d'un des participants, on avait réservé des tickets pour l'Amargosa Opera House, une salle de spectacle plus ou moins connue, dans ce village officieux de 20 habitants coincé au milieu du désert. On avait quelques éléments sur l'histoire du lieu mais la personne qui nous accueille nous l'explique plus en détails, et je vous retranscris ça pêle-mêle.

Dans les années 20, alors que les mines de borax sont florissantes dans la Vallée de la Mort, la Pacific Coast Borax Company construit une ville pour héberger les mineurs et les cheminots. Le bâtiment principal, en forme du U, abrite un hôtel, des bureaux et une salle commune pour les divertissements et la messe. Avec la fermeture des mines, la ville décline et est finalement désertée dans les années 40 jusqu'en 1967 quand une danseuse, Marta Becket, s'y arrête et découvre le théâtre. Elle tombe amoureuse de l'endroit et le loue.

Le gang à Amargosa Opera House, sept. 2010Comme c'est au milieu de rien et qu'il n'y a personne, elle se peint un public d'opéra sur les murs, avec des dizaines de personnages. Les quatre années qu'elle passé à décorer les murs lui semblant un peu courtes, elle en met deux de plus pour peindre le plafond. Elle a consacré sa vie à cette ville et à son opéra, et maintenant qu'elle est trop vieille pour faire des représentations régulières, d'autres ont repris le flambeau. Dont celui qui nous raconte cette histoire, qui gère la ville à lui tout seul.

Mur de la Amargose Opera House, sept. 2010Le type nous fait donc son speach dans cette salle qui effectivement a de la gueule. Par contre il n'y a que nous. On est donc huit dans ce théâtre d'environ 200 places.
Après cette petite introduction, le spectacle commence. Une danseuse, plus toute jeune, habillée en noir, gesticule sur de la musique classique autour de la pièce avec un pinceau, en feignant de peindre les personnages sur les murs. C'est là que j'ai compris que ça allait être un truc artistique conceptuel et chiant.

Et puis en fait pas du tout. Elle nous fait huit tableaux basés sur des personnages de la fresque, entrecoupés d'extraits vidéo d'entretiens avec Marta - la nana qu'a créé le lieu, suivez ! Le tout avec beaucoup d'humour, d'énergie et d'interaction avec le public. Un spectacle inattendu et surprenant, dans ce lieu irréel, au milieu de rien, et qui de l'extérieur a carrément l'air abandonné.

Je ne vois pas quoi dire de plus si ce n'est que la prochaine fois que vous passez près de la Vallée de la Mort, allez-y. Ils ont un hôtel et un restaurant, et rien que voir l'opéra et rencontrer les gens un peu timbrés mais surtout passionnés qui continuent à faire vivre ce lieu vaut le coup.

L'histoire, des infos et des photos sur le site de l'Amargosa Opera House (en anglais).