Les futures mariées

30 mars 2012 by Guillaume

Il y a des gens qu’il faut fuir comme la peste, tout le monde le sait. La pire espèce, mais qui se repère de loin, est le jeune parent.

Le jeune parent, bien qu’épuisé et ayant mis sa vie professionnelle et sociale entre parenthèses, nage dans le bonheur. Mais pas un bonheur introspectif, non, un bonheur qu’il doit absolument partager avec les autres humains adultes qu’il a encore le loisir de croiser. Et il faut qu’il partage les photos de son nouveau-né, d’abord sur Facebook et ensuite de visu une fois que vous l’avez bloqué. Pourquoi nous faire ça? Je suis très fier de ma bite,  je ne la montre pas pour autant à tout le monde, quand je suis sobre.

Mais je m’éloigne de mon sujet, qui est une espèce plus sournoise parce que bien moins visible au premier abord (pas de vomi sur l’épaule ni de téton craquelé à l’air) : la future mariée. C’est un être uniquement féminin, le mâle n’ayant aucun pouvoir en la matière et ayant acquis le fait que le mariage ne l’empêchera pas de s’envoyer la jeune fille au pair.
Comme la jeune mère, la future mariée pense que l’univers partage son unique obsession. Des mariages, il y en a plus de 700 chaque jour en France mais elle vit dans l’illusion que cette formalité administrative est un événement unique, « le plus beau jour de sa vie », c’est à dire celui où le monde va tourner autour d’elle. Du moins le voudrait-elle, mais quand tout le monde tombera la chemise sur du Zebda, que la demoiselle d’honneur perdra le sien dans les toilettes de la salle polyvalente louée à la mairie, que le père du marié, ivre, se battra avec le traiteur… qui s’occupera de la meringue assise les yeux dans le vague devant son assiette de coquilles Saint-Jacques ?

Mais pour le moment elle y croit. Elle sait qu’elle ne va pas totalement gâcher votre samedi puisque la 3G passe bien dans l’église (où elle n’a pas foutu les pieds depuis son baptême, mais religion et hypocrisie font bon ménage) alors elle commence à en parler des mois à l’avance, et elle devient ce que les anglophone appelle une control freak. En français on dit obsédée du contrôle, ce qui explique pourquoi les Beatles se sont mieux exportés que les Forbans.

En plus des recommandations insistantes pour répondre vite, faire un effort vestimentaire et connaître le nom de votre +1 à l’avance, aucun détail ne vous est épargné : le choix du traiteur, les problèmes avec la location de la salle, les répétitions avec le curé, l’envoi des faire-part… Un soir j’ai vu deux de ces créatures discuter faire-part, et quand je suis revenu une demie-heure après, elles en étaient encore à argumenter sur les différents types de gaufrage de papier. C’est devenu une vraie course à celui qui fera l’invitation la plus originale, qui passera le plus de temps à coller des étoiles une par une sur du vélin ou qui salopera le plus les invités avec des confettis ou du sable quand ils l’ouvriront. Tout ça pour offrir une soirée à 200€ par tête à des pochtrons qui vont ensuite vous critiquer sur leur blog.

Parce qu’elles sont victimes de leur propre éducation et que leur état n’est que transitoire (en général), je suis magnanime :
2 pouces
Deux pouces, je suis sympa! Un jour je vous parlerai des mecs en instance de divorce.

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