Prendre l’avion

17 juin 2014 by Guillaume

Ok, partir en vacances c’est bien, mais y arriver c’est mieux. Qui a envie de se taper le trajet qui l’emmènera loin des cons habituels (mais près de cons exotiques) alors que La Mouche de Crononberg nous a donné si envie d’être téléporté? Parmi les transports collectifs, le plus surprenant est parfois l’avion. Si, comme moi, t’as choisi un vendredi 13 pour voyager, c’est festival.

Plaisir du transport aérien : les bagages en soute. Dans notre monde moderne où tout le monde a accès à Internet, c’est devenu une simple formalité qui prend – dans mon cas – environ trente secondes : enregistrement déjà fait, carte d’embarquement et étiquettes bagages imprimées, merci monsieur, bon voyage, au suivant. Mais si le monde était peuplé de gens capables et efficaces, les trente secondes de déposé bagage ne seraient pas précédées de dix longues minutes d’attente. Enfin! je suis le prochain mais – vendredi 13 – devant moi se tient cet être honni : la gourdasse. Le genre de fille qui t’appelle pour brancher sa box internet (lis la notice, connasse!), qui a un forfait mobile à 45€ depuis 2003, qui fait des chèques, qui cherche dix minutes sa carte de métro juste devant le tourniquet, bref : le caillou dans la chaussure de l’humanité, la fille qui aurait dû naître en 1960. Ou jamais, tiens.

La voici qui arrive avec son attirail : un gros sac à dos à enregistrer, un sac de couchage, un mini sac, et un autre sac à dos d’où pendent de vieilles Converse. Très branchée sac, la nana. Il y a quoi dans le petit? Son vanity case? Pourtant, à voir sa gueule, elle a pas un excès de vanité. De sebum je dis pas mais… Et puis les Converse, pourquoi dehors? Pourquoi tout court d’ailleurs? Tu pars avec tout l’équipement pour faire de la marche… et des Converse?? Tu sais qu’il y en a qui se sont retrouvés amputés pour moins que ça?

La gourdasse tombe des nues en apprenant que trois bagages cabine, c’est un peu de foutage de gueule, du coup elle essaie de trouver une solution (j’en ai une : rentre chez toi!) pendant que je fixe sa nuque avec l’envie folle d’y planter mon pic à glace, celui en verre, qui passe les détecteurs des aéroports. Enfin, je ne vois pas vraiment sa nuque puisqu’elle porte un de ces ravissants coussins gonflables autour du cou, ceux qu’il serait logique de gonfler dans l’avion. Mais non, on décolle dans plus de trois heures et mademoiselle se balade avec dans l’aéroport. Je suppose qu’elle le porte depuis chez elle, et je suis surpris de voir qu’elle n’est pas la seule. C’est pour eux que les objets tranchants sont interdits, sinon je l’aurais déjà crevé à coups de machette (celle que j’ai dû laisser chez moi).

Une fois mon bagage déposé, je passe devant la gourdasse qui n’a même pas encore eu le temps de ranger son passeport (mais quel sac choisir?) et me dirige vers la porte d’embarquement. Après avoir regardé ce curieux spectacle des gens qui font la queue un quart d’heure pour rentrer dans l’avion (je suis le seul à avoir un siège numéroté?) j’embarque à mon tour et arrive à mon siège. Vendredi 13.

Une sorte de runing gag (voir mon départ aux USA) fait que mon siège réservé côté hublot n’a pas de hublot. Juste une laide paroi en plastique. Heureusement, les nuages ne sont qu’un spectacle secondaire après les films et séries à la demande sur le plus petit écran 4/3 du monde. Comment Air France peut propulser des tonnes des tonnes de métal dans le ciel (ou, à l’occasion, au fond de l’océan) n’est pas capable de proposer mieux que des écrans nains avec un gros quadrillage bien visible pour les rendre tactiles? On serait dans un zeppelin nazi, je comprendrais, mais c’est un Boeing 750, merde!

Merci pour le divertissement à bord mais je suis pas Néo!

Merci pour le divertissement à bord mais je suis pas Néo!


Bon, de toute façon je ne suis pas trop concerné par le problème puisque – vendredi 13 – mon écran et ceux de mes voisins sont en rade et le resteront pendant les douze heures de vol. Douze heures coincé sur mon siège (que je soupçonne d’être en bois) entre une paroi et deux personnes. J’ai eu la bonne idée de prendre un bouqin, mais le systême de commandes est HS et je ne peux pas allumer la lumiêre ni appeler le petit personnel pour le faire chier toutes les cinq minutes comme j’aime à le faire pour rentabiliser mon achat.

Un pouce, y'a pas de quoi pavoiser !
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, voyager un vendredi 13 n’est pas moins cher, juste plus chiant. En vérité je suis pas supersticieux (j’ai plus de 40 de QI, merci) mais la tristesse de ma vie me conduit à croire que je suis né sur un cimetiêre indien, un jour oû les astres étaient alignés en forme de bras d’honneur.


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