Écrire un article sur ce que j’en pense

18 juillet 2012 by Guillaume

Écrire, cette douleur

Les fans nu(e)s qui s’immolent sur mon paillasson mais aussi des personnes réelles me demandent parfois comment je m’y prend pour écrire un article. Ma réaction habituelle est de rester évasif ou de faire une pirouette dont nous autres créatifs avons le secret – je parle de pirouette intellectuelle, j’ai arrêté le patinage artistique en 2008 – mais je me suis rendu compte que ce serait prétexte à un article intéressant, en tout cas qui permettrait de disserter sur un sujet passionnant : moi.

Parfois un article peut être écrit en une traite et publié dans la foulée. D’autres fois c’est plus laborieux, parce que le sujet était plus adapté pour un tweet de 140 caractères qu’un article de 600 mots. Pour illustrer les coulisses du blog je vais prendre un exemple précis, celui du dernier article sur le KFC, et nous allons grâce à l’historique internet remonter les errements qui ont pu mener à sa publication.

20h40 d’après le ticket de caisse : je découvre les minables fish tenders au fond du sac et tandis que je tente de les ingurgiter je me dis qu’il faut que je partage cette expérience avec le monde.
21h35 : rentré à la maison je crée l’article et je me mets en quête de photos sur google images parce que j’ai oublié d’en faire. Sans succès.
21h38 : pensant aux bouseux qui ne sauraient pas que le C de KFC est pour chicken je vérifie sur Wikipédia l’orthographe de Kentucky. En suivant un lien je me retrouve sur un site anti-KFC animé par les tarés de la PETA.
Le site ouvre étrangement sur les gros seins de Pamela Anderson, mais je tombe vite sur une page bien plus marrante avec des vidéos comme ça :

J’y reste une bonne dizaine de minutes puis je me remet en quête d’une image de fish fingers mais ils ne figurent même pas sur la carte du site de KFC. Il est 22h30 passées et je n’ai pas terminé l’intro. Je cherche des codes pour accéder à la section "presse" de KFC mais je me retrouve à lire le communiqué pour l’ouverture de celui d’Alès et je me dis qu’il est temps de faire une pause.

Le lendemain, reprise du travail à l’aube, dès 10h56 : comme je cherchais des exemples de marques qui se sont plantées en voulant faire autre chose que leur cœur de métier, je me renseigne sur Virgin et sa tentative foireuse de compagnie aérienne. Finalement je découvre qu’il en existe encore quatre autour du monde, et j’apprends au passage ce qu’est un tailstrike. De fil en aiguille je me retrouve à lire un article sur le système ferroviaire britannique. J’essaie de me concentrer et je passe rapidement sur le menu de Pizza Hut (pour voir les pâte qu’ils vendent) et sur les grades des forces armées américaines (pour voir qui est supérieur entre colonel et capitaine) mais il est déjà 11h15.

C’est quand je décide de faire un parallèle avec le captain Iglo que je signe ma perte. En cherchant une photo pas trop dégueu je me rend compte que l’acteur est mort et allemand. Je ne sais pas ce qui me choque le plus. Mais l’émotion est vite supplantée par un document pdf de trois pages sur les tribulations du Captain Iglo. Je résume :
Il apparaît en 1967 mais en 71 la marque décide carrément de le tuer et publie même une nécro. Par un tour de passe-passe digne d’un soap-opera il revient en 92, mais l’agence de pub ne le trouve pas assez moderne et le remplace par un jeune play-boy équipé d’un craft hi-tech. L'ancien nouveau Capitaine IgloLes ventes s’effondrent (sauf en Italie où on aimes les has-been gominés) et le Captain finit par revenir. En 2002, on lui fait même promouvoir la nouvelle gamme de poulets, ce qui marche moyen vu que c’est quand même un putain de pêcheur qui vend de la volaille faut être vraiment cocaïné pour avoir une idée aussi débile.

Après avoir perdu un quart d’heure de plus là dessus, j’essaie de ne pas trop m’attarder sur le site québecois de PFK même si les traductions françaises me font marrer alors qu’elles sont pourtant logiques. Je fais quand même un tour sur le site de Monoprix pour voir les prix au kilo du poisson et je me pose la question de l’origine du surimi, dont Wikipédia m’apprend qu’il contient du sorbitol. Toutes ces digressions m’énervent, je vais voir les stats du blog, elles sont incohérentes. Je retourne sur l’article, je met le milieu au début, j’efface ce qui se retrouve maintenant au milieu, je mets des pouces, et je décrète que comme je pars en vacances demain c’est bon à mettre en ligne.

Un pouce, y'a pas de quoi pavoiser !
J’ai pour projet d’écrire une comédie musicale. À ce rythme là et avec cette concentration, je pense la terminer d’ici 2024. Préventes sur le blog dès le mois prochain.


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