300 jours aux USA

2009

J13 - Seattle underground

23 octobre 2009

Seattle UndergroundRetour à Seattle pour ce dernier jour de voyage. La photo ci-contre a été prise sous une rue de Seattle, à son niveau de 1890.
D'après le guide qui parlait vite, après le grand incendie qui détruisit une partie de la ville en 1889 il fut décidé de tout reconstruire en brique et en pierre (pour éviter un nouvel incendie) et d'en profiter pour élever le niveau de la rue. Ceci pour permettre de créer un nouveau système d'évacuation qui permettrait d'une part que les rues ne soient plus inondées (sachant qu'il pleut un jour sur trois) et d'autre part que les toilettes ne refluent plus à marée haute.

Mais tout ne se passe pas comme prévu. Le projet est cher, les propriétaires sont pressés de reconstruire, la ville est corrompue... Du coup les immeubles sont reconstruits avant les nouvelles rues surélevées. Il y a donc une entrée "temporaire" au rez-de-chaussée et une vraie entrée au premier étage. Après des années, on construit des murs de rétention de chaque côté de la rue, on remblaie, on installe des égouts et on pave. Mais les trottoirs sont encore au niveau initial, jusqu'à ce que des arches soient construites pour soutenir des nouveaux trottoirs, un étage plus haut.

Des marchands restent alors au rez-de-chaussée devenu sous-sol, et les anciens trottoirs, éclairés par des lucarnes en verre épais, sont toujours fréquentés. Finalement, les sous-sols insalubres sont fermés en 1907 à cause d'une épidémie de peste bubonique et ne serviront plus que pendant la prohibition pour des beuveries clandestines.

Une visite très intéressante, avec des guides plus comédiens de stand-up qu'historien, mais mes brèves recherches ne m'ont pas permis de vérifier ce qui était vrai et ce qui était faux. Lisez Sons of the Profits, écrit par le gars qui a créé le tour, pour en savoir plus sur l'histoire vraie ou pas de Seattle et m'en dire un peu plus.

J14 - Emménagement dans le loft

24 octobre 2009

Ma "chambre" vue de la cuisineCe soir, je comptais juste mettre un petit mot pour dire que je prenais l'avion de Seattle à LA et que j'allais me coucher. Mais je dois quand même partager ma surprise en arrivant dans ma nouvelle maison. Je savais qu'il s'agissait d'un loft, mais le mec qui me loue la chambre avait bien précisé que c'était "with walls". Ce qui pour tout un chacun veut dire "avec des murs". Mais c'était sans compter la notion toute relative de murs pour mes colocataires japonais. Ce sont en fait des cloisons en carton de 2m (mi-hauteur du plafond) qui séparent trois "chambres" d'environ 2m sur 8. Heureusement Takashi m'a gentiment emmené faire des courses et manger - ce que j'aurais eu du mal à faire à pied.

Maintenant il est allé faire du sport (à 22h) pendant que Shinji dort et que Hi est à une soirée. Ils parlent japonais entre eux et ont l'air d'avoir des horaires très étranges. J'ai signé un bail jusqu'à fin décembre.
Je vous montrerai à quoi ça ressemble de jour, promis.

J15 - Les dimanches à la con

25 octobre 2009

Pas d'activité donc pas de photo. Aujourd'hui, puisque c'est dimanche, je n'ai rien fait. J'ai un peu cherché du travail sur internet, et beaucoup chaté et téléchargé des séries.

J'ai mangé les pâtes que j'avais acheté hier et qui se sont révélées être en maïs puis vers 18h, n'ayant toujours croisé personne chez moi, je me suis décidé à aller faire un tour à pieds, chose très peu commune à Los Angeles. Le temps d'enfiler mes tongs et mon bermuda me voici sur la 7th street, déserte et glauque. Comme on me l'avait dit, il n'y a personne dans les rues ici !
Enfin très peu de monde en tout cas. Mais la moitié des gens que j'ai croisé m'ont abordé ! L'un pour me demander 70 cents et l'autre, à vélo, m'a fait un signe qui pouvait signifier soit "T'as une clope ?" soit "Tu veux du shit ?". De toutes façons, en citadin aguerri, j'ai fait non de la tête avant même d'essayer de savoir ce qu'il voulait.

Il est 21h15, je suis seul dans ma chambre en carton, je n'ai pas de meuble dans lequel vider mon sac, il reste 285 jours sur mon objectif.

J16 - Je suis un alien !

26 octobre 2009

My permanent resident cardEt voilà ! Le mec de la douane m'avait dit 3-4 mois et m'avait donné un papier qui disait en gros "contactez-nous si vous n'avez pas de nouvelles sous 11 mois". Finalement, deux semaine après la voilà déjà, même pas vraiment verte mais quand même : me green card !

Ils marchent comme ça les Américains. Déjà pour mon visa ils avaient dit "8 à 10 jours" et me l'avaient envoyé le lendemain...
C'est plutôt de bonne augure pour mon numéro de sécurité sociale que je suis allé demander ce matin. Vu qu'ils prévoient un délai de deux semaines je devrais l'avoir jeudi.

D'ailleurs, en me perdant pour aller aux bureaux de la Social Security, j'ai compris un truc fondamental dans l'organisation pragmatique des rues dans les villes américaines.
Si vous vous en foutez vous pouvez vous arrêter là, sinon continuez. La ville étant quadrillée en blocs, sur une rue les numéros vont par centaine sur chaque bloc. 1XX sur le premier bloc, puis 2XX sur le 2ème, 12XX sur le 12ème, etc. Jusque là c'est facile.
Sauf quand tu arrives devant le 611 6th street et que tu dois monter au 6ème étage d'un immeuble qui en a deux. C'est là que j'ai compris la différence entre E 6th et W 6th. En fait en continuant sur 6th street et en regardant les numéros décroitre je suis arrivé jusqu'à Main Street. Et là - surprise ! - les numéros sont repartis dans l'autre sens. J'étais passé de East 6th à West 6th. Ce qui, en plus de me permettre de trouver la sécu, m'a fait passer de mon quartier sordide et craignos à une ville civilisée, avec des commerces, des immeubles et des passantes qui ont des sacs à main au lieu de caddies...
Est-ce que fuir cette coloc lâchement et sans rien dire serait déraisonnable ?

N.B. : pour ceux que ça inquiète, j'ai bien sûr modifié l'empreinte digitale et le numéro de la carte.

J17 - Sociabilisation

27 octobre 2009

Hier soir, alors que je regardais mon solde de miles Air France pour vérifier que j'en avais assez pour un aller simple LAX-CDG, je me suis dit qu'il était temps de rencontrer des gens dans ce pays. Je commence à ressembler à ces petits vieux qui font la causette à la boulangère parce que c'est leur seul lien social.
Non je dis ça parce que j'ai discuté avec le caissier d'une épicerie pendant 30 secondes et ça m'a donné le sourire pour un quart d'heure. Comme si tu donnais un Chamonix à un enfant affamé alors que n'importe quelle personne saine d'esprit te le jetterais au visage.

Du coup, ce soir, je suis allé à une soirée de couchsurfers. Tu sais pas ce que c'est un couchsurfers ? Ben tu vas la savoir.

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J18 - Hanging out in LA

28 octobre 2009

Jay LenoD'après une récente étude, il paraît que vous préférez quand il y a une photo. Comme j'en ai pas prise, j'en ai piqué une sur un autre site.

Le mec que vous voyez là, c'est Jay Leno. Il présente le Jay Leno Show, une quotidienne diffusée à 22h je crois. Donc si vous avez bien lu ce que j'ai fait hier, vous savez que Parrish m'a proposé de venir avec lui et une Allemande à l'enregistrement du Jay Leno Show. Vous vous souvenez sûrement aussi que j'ai dit "Banco!". En fait la journée a été un peu plus chargée que ça.

Après m'être couché vers 2h, je me suis réveillé à 8h, quand le soleil est venu taper sur ma gueule, puisque toujours pas de rideaux. J'ai donc un peu losé au lit en me disant que j'avais plein de temps et finalement à 9h30 Parrish m'appelle pour me dire qu'il passe me prendre dans une heure...

On est donc allés chercher la Teutonne, puis on est partis direction NBC Studios pour récupérer les tickets. Après un petit déjeûner (à midi quand même) nous voici dans la file pour assister à l'émission. Aaaah, les files d'attente pour assister à une émission... Dire que je ne comprenais pas, voire me moquais des gens qui font ça, et me voilà maintenant en train de passer plus de deux heures à attendre le début de l'enregistrement. Bon, ceci dit, l'émission n'a rien à voir avec... je sais pas moi On n'est pas couché par exemple. C'est pas tout à fait les mêmes moyens ni les mêmes méthodes faut dire. Je sais pas s'il y a beaucoup de répétitions, mais il n'y a aucune coupure, aucun montage et tout s'enchaîne très vite. Une séquence, on part en pub avec un morceau et l'orchestre joue environ 3 minutes, jusqu'au retour pub. Pas de temps mort, pas d'attente.
Malheureusement ils n'ont pas fait d'annonce dans le public pour dire qu'un technicien régie avait eu un malaise et qu'ils cherchaient quelqu'un pour le remplacer. La prochaine fois peut-être !

Après ça, on est allés faire un tour (en voiture bien entendu) dans les environs, et on est allés jusqu'au signe Hollywood. Bon, voilà, je peux dire que je l'ai vu maintenant. Puis on a fait quelques courses et avant de rentrer on s'est dit que tiens, on pourrait boire des margaritas à 3$. Ce qu'on a fait finalement jusqu'à 1h.

Le mec qui me sert de guide dans cette ville est assez étonnant. On est allés acheter un téléphone pour l'Allemande et il a fini par parler de couchsurfing avec le vendeur de chez T-mobile, échanger leurs numéros et lui proposer un bowling pour le lendemain.
Puis dans le bar on a rencontré une Hongroise qui vit à LA, et des amis à elle. Il a aussi pris son numéro et commencé à la draguer. Ensuite Pietro et sa femme (rencontrés hier soir aussi) nous ont rejoint et on est allés danser.
Donc je me demande si les gens ici sont particulièrement easy going, si les gens en France sont froids et réservés, ou bien si c'est juste ce type qui est magnétique.

Je continue mon enquête (j'ai rien de mieux à faire pour le moment !) et je vous dis.

J20 - Réveil difficile

30 octobre 2009

Vous vous en foutez de là où vous êtes, mais ici c'est Halloween. Et on déconne pas avec Halloween. Je veux dire, c'est pas qu'un petit évênement pour occuper les gamins à la campagne et vendre des citrouilles. C'est une fête énorme à laquelle tout le monde participe. Dont moi. Je suis donc allé de house party en house party jusqu'à une où je suis un peu resté. Je sais pas trop combien de temps parce que j'était un peu patraque. A mon avis ils avaient du foutre un truc pas net dans la bière. Genre de l'alcool.

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J21 - Profanation de sépultures

31 octobre 2009

Hollywood Forever CemeteryCette nuit, c'est vraiment Halloween. Plus question de se saouler à la bière, maintenant on est là pour se faire peur. Pour preuve, j'ai passé la soirée dans un cimetière. Dit comme ça, ça pourrait paraître flippant mais on est à Los Angeles je rappelle, et j'ai un peu de mal à être effrayé dans un cimetière avec des palmiers géants à la place des saules pleureurs.

En plus le Hollywood Forever Cemetery ça sonne pas comme un truc morbide. Moi ça me dérangerait pas de passer la nuit dans un hôtel qui s'appellerait comme ça. En plus j'y étais même pas seul pour voler des bijoux aux cadavres cette fois, mais avec 3000 personnes pour voir Halloween de John Carpenter. Même pas peur. Par contre le cimetière est un endroit intéressant, comme vous pouvez ne pas le constater sur la photo crépusculaire à contre-jour.

Il a été créé en 1899 mais a plus ou moins fait faillite par la suite. Une boîte l'a racheté, l'a rénové et y organise des événements entre deux enterrements. C'est tout joli tout propre et on y trouve les tombes de deux des Ramones ainsi que de Rudolph Valentino.

Après ce début de soirée amusant qui m'a permis de vous résumer un article Wikipédia en deux phrases, je suis allé voir le fameux (il paraît, parce que moi je savais pas) défilé sur Santa Monica Boulevard, à West Hollywood. L'idée, c'est d'avoir un costume tellement génial que les gens s'arrêtent pour te prendre en photo. Ça peut être très travaillé (8 personnes faisant des pièces de Tetris, un big foot, un profil Facebook, une télé) ou bien carrément exhib (Tarzan, un homme préhistorique ou un chipendale).

C'est donc aussi un prétexte pour les mecs super gaulés de montrer leurs corps et de complexer les autres. C'est vrai quoi, à LA tout le monde passe son temps à se torturer. Les salles de sport les plus proches sont indiquées dans les annonces immobilières et sont parfois ouvertes 24h/24. Et puis il faut reconnaître que le mec avec le jock strap et le casque de vélo était plus original que les 34 Marios&Luigi et les 43 Heath Ledger. En plus c'est la fausse bonne idée de se déguiser en Heath Ledger quand il faisait le joker ; Heath Ledger maintenant c'est bien plus dans l'esprit d'Halloween !

J22 - Climatologie

1 novembre 2009

Prévisions météo du 1er novembre 2009Aujourd'hui je n'ai rien fait qui soit digne d'intérêt. Je vous raconterai une autre fois ce que je fais de ces jours là. Mais je n'allais pas vous laisser 48h sans nouvelles, alors je me suis dit que ça vous plairait de voir ma page d'accueil comme je la vois à chaque fois que je vais sur internet (496 fois par jour donc).

C'est tellement beau que j'ai pas besoin de tricher. Admirons la grande stabilité du temps dans les deux villes ! Vous me direz, 17° c'est pas si chaud, mais je vous rétorquerai qu'il est quasiment minuit et que si j'ai rien fait aujourd'hui c'était de peur d'attraper un coup de soleil. Et c'est dangereux ; y'a qu'à regarder la tronche de Richard Cocciante.

Vous apprécierez au passage la traduction française de Los Angeles par Google que je ne m'explique pas.

J24 - Soirée française

3 novembre 2009

Ce soir, comme tous les mardis depuis une semaine, je vais à la soirée couchsurfing dont j'ai déjà parlé. Le thème d'aujourd'hui est... La France. A croire que l'organisatrice a été éblouie par un un jeune Frenchie il y a peu. Autant dire que j'ai une grosse responsabilité.

Comme je n'ai ni béret ni t-shirt rayé, je ne sais pas encore comment incarner le stéréotype du Français. Peut-être en me contentant d'être classe et distingué, ou bien en me battant avec les Allemands présents. Je pourrais aussi me concentrer sur la réputation de l'hygiène douteuse. Ça me paraît jouable, vu que mes douches sont plus que succinctes depuis que je n'ai plus d'eau chaude. Et depuis mon départ de France il y a 24 jours je n'ai toujours pas fait une seule lessive. C'est pas faute de temps, ça non, je pourrais même le faire pour tout l'immeuble, c'est juste faute de monnaie.
Va savoir pourquoi, alors que tous les distributeurs mangent des billets sans broncher, les laveries (dont celle de mon immeuble) ne marchent qu'avec des quarters. Et comme une machine coute 3$ il faudrait que j'arrive à amasser 12 pièces. Pour l'instant j'en ai 3.

Pour la soirée, j'ai donc fait le grand seigneur et apporté du bon fromage. Déjà pas donné mais la baguette à 5$ c'est carrément ruineux. Si les passes sont aussi surévaluées que la bouffe concernant les produits français, mon prochain job est tout trouvé. Rien à dire sur la soirée, c'était peu animé et ça a fini tôt. Les highlights : un Belge patron de snack de 26 ans qui a tout quitté pour voyager un peu partout et qui reste 3 mois à Los Angeles ; un Anglais à tête de Chinois qui m'a confirmé que oui, les Américains sont très vite des potes mais très rarement des amis.

Par contre l'évènement important de la soirée c'est qu'en rentrant, mes deux colocs étaient là en même temps et qu'on a discuté ! Ouah ! On a parlé de la France, du Japon, des USA. Ils pensent que les Français mangent des baguettes tout le temps, et nous on appelle tous les jaunes "Chinois". C'est dire si on est ouverts sur le monde. Et ils m'ont gentiment indiqué que si j'allais à la banque ils seraient ravis de me donner un rouleau de 10$ en quarters. Moi qui m'apprêtait à exploser un parcmètre...

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